Le musée du parchemin et du cuir

J’ai testé la visite de le musée du parchemin et du cuir

C’est vers 16 heures que je pousse la porte du musée du parchemin et du cuir pour une plongée dans l’histoire d’Annonay d’hier à aujourd’hui ! La parcheminerie Dumas est encore en activité et est l’une des trois dernières de France. 

J’entre par la boutique. À l’intérieur, des articles en cuir et en parchemin sont à découvrir. L’odeur du cuir, plutôt agréable, embaume la pièce. C’est Lucile, la fille de Frédéric Dumas, qui m’accueille, en me donnant un échantillon de parchemin en guise de souvenir. Le toucher est doux et fin, on devine aisément en quoi ce support pouvait être apprécié pour la calligraphie et l’enluminure.

La première salle est une reconstitution d’une chambre des années 30. Corne, laine, cuir, parchemin… Toutes ces matières sont utilisées pour les objets du quotidien : une valise, une lampe de chevet ou un couvre-lit par exemple. Rien ne se jette, tout est upcyclé ! Parmi ces objets, un miroir gainé en parchemin. Le parchemin mouillé est appliqué sur le miroir. Dans le musée, je retrouverai bien d’autres objets utilisant cette technique. 

Le parchemin est-il fait de papier ?

Cette croyance a la peau dure ! Le parchemin est justement fait avec celles d’animaux. S’il est utilisé comme support d’écriture, il est toutefois beaucoup plus ancien que le papier et a concurrencé le papyrus. Parcheminier est un métier assez similaire à celui de tanneur ou de mégissier. La différence réside dans le fait que la peau du parchemin n’est tout simplement pas tannée ! Et si vous vous demandez d’où vient le mot parchemin, vous le découvrirez lors de votre visite dans le musée.

Je m’installe ensuite pour visionner un film de 10 à 15 minutes reprenant l’histoire de la création du musée. Datant de 2009, il est le fruit d’un long travail de récupération dans des brocantes, auprès de collectionneurs, de bénévoles de l’association Les Amis du Parchemin et du Cuir ou de connaissances. On y apprend que la parcheminerie Dumas fournissait la garde républicaine en peaux de tambours, rien que ça !

Je continue par la salle principale qui accueille des expositions temporaires mais également des événements privés (conférence, cours de yoga, danse de salon, réunion…) 

En plus de l’histoire du parchemin et du cuir, j’y découvre des objets comme des valises, des sacs, des chaussures et aussi plus insolites comme les gants en patte de crocodile.

La pièce qui a le plus retenu mon attention : un bouquet de fleurs… en parchemin ! D’une finesse incroyable, il contraste avec les lanières en parchemin, présentées plus loin et réputées pour leur solidité. C’est tout l’intérêt de la diversité d’objets présents dans cette pièce : montrer toutes les qualités de cette matière : solidité, élasticité, finesse, longévité…  Certains sont d’ailleurs des objets modernes, preuve que l’on utilise toujours le parchemin et qu’il peut même être design !

Pourquoi y a-t-il une parcheminerie à Annonay ?

La légende voudrait que les rivières de la Deûme et de la Cance soient si pures qu’elles aient attiré les parcheminiers au Vème siècle et qu’ils fondèrent la ville. Les tanneurs et parcheminiers ont fait la renommée de la cité, jusqu’à leur déclin au XXème siècle.

L’histoire familiale 

Pour accéder à la troisième pièce, je passe dans une imitation de foulon en bois, énorme tambour servant à assouplir, démêler et malaxer les peaux. Une partie de cette salle explique l’histoire de la famille Dumas et la création de la parcheminerie. On y apprend par exemple qu’André Dumas, père de Frédéric, a inventé la peau de décoration en France à la fin des années 50. 

Les étapes de fabrication, pas à pas… 

Plus loin, on peut observer à travers une vitre, l’atelier de fabrication actuel, tout juste refait à neuf, et les employés qui y sont à l’œuvre. On découvre également la fabrication du parchemin : rognage, trempe, écraminage, pelannage, blanchiment, cadrage ou séchage… Des étapes qui peuvent prendre jusqu’à un mois et demi pour obtenir un parchemin ! On découvre un réel savoir-faire dont il subsiste seulement quelques manufactures en France. En 2013, la Tannerie Parcheminerie Dumas reçoit d’ailleurs le label national « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

J’arrive à la fin de la visite après une heure et demie. Je n’ai pas vu le temps filer ! Je fais un petit détour à la boutique et remercie Lucile pour son accueil. J’ai découvert des usages du parchemin que j’étais loin de soupçonner et ai pénétré l’univers mystérieux du métier de parcheminier.

À vous de jouer…